𝗟𝗔𝗣𝗘𝗥𝗖𝗘𝗣𝗧𝗜𝗢𝗡 𝗥𝗘𝗟𝗜𝗚𝗜𝗘𝗨𝗦𝗘 𝗖𝗛𝗘𝗭 𝗟𝗘 𝗦𝗘́𝗡𝗢𝗨𝗙𝗢
Le terme caractéristique par lequel on définit la religion Sénoufo est 𝒍‘𝒂𝒏𝒊𝒎𝒊𝒔𝒎𝒆.
C’est une religion monothéiste, animiste, naturiste et fétichiste.
Un dieu unique, 𝑲𝒐𝒍𝒐𝒕𝒄𝒉𝒐𝒍𝒐
(le terme désignant à la fois dieu et le ciel) ; il est la puissance créatrice
et qui règle l’ordre du monde ; il peut faire du bien ou du mal ; c’est à lui
seul que sont faits les sacrifices pour demander des faveurs (santé, travail…
).
La réponse à une demande est donnée par la manière dont retombe une noix de
cola jetée à terre. Les souhaits d’une personne à l’autre se font toujours en
citant Dieu.
Les intermédiaires entre Dieu et les hommes sont les âmes des ancêtres. L’esprit
d’un homme après sa mort reste présent ; c’est un génie que l’on invoque pour
être aidé.
La terre appartient à ces génies ; en conséquence pour la cultiver, il faut
demander leur autorisation. En plus de ces génies-âmes des ancêtres il en
existe d’autres malfaisants, les génies de la brousse ; ce sont eux qui sont
responsables d’une maladie, d’un accident…
Seuls les enfants ne sachant pas parler voient les génies ; les autres
personnes pourraient mourir lorsqu’ils y voient.
La religion est naturiste en ce que les sénoufo vénèrent les forces de la
nature, l’eau, la terre, le feu, et fétichiste dans le pouvoir attribué à
certains objets ou fétiches, mais sans liaison avec les génies ; le fétiche
peut être par exemple une peau d’animal, remplie d’objets connus du féticheur
seul (racine, feuilles, plumes d’oiseaux…) par lesquels s’exerce le pouvoir.
En plus du féticheur, d’autres personnes jouent un rôle dans le maniement
des forces de la nature ou dans les relations avec les ancêtres.
Le guérisseur est celui qui par ou avec ses ancêtres connaît le pouvoir de
plantes médicinales.
Le devin, souvent aussi féticheur, voit l’avenir et découvre les sorciers.
Le sorcier c’est celui qui, sciemment ou non a un pouvoir magique, le plus
souvent malfaisant ; il peut tuer une personne, celle-ci continuant cependant
une vie normale. Autrefois quand on découvrait un sorcier, il était tué ou
chassé du village ; maintenant on fait des sacrifices pour s’en protéger ou on
se confie à la garde des ancêtres.
Différents interdits sont en vigueur :
de lignage, interdit alimentaire ayant trait à l’ancêtre connu du lignage,
interdit de village ou de terroir (on ne peut travailler avec un outil sur les
champs collectifs un jour de repos), interdit de sexe (les femmes ne peuvent
regarder certains masques du Poro sous peine de devenir stériles).
Enfin des interdits liés à un secret, une connaissance, un pouvoir, ou des
interdits concernant des gestes : ne pas manger avec la main gauche, ne pas
s’asseoir sur un mortier, sur le pas d’une porte…
Cette religion animiste dominante dans les villages Sénoufo tendent à
disparaître avec l’arrivée des religions dites révélées.
Néanmoins, cette religion demeure un facteur de cohésion sociale.